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La pêche traditionnelle ou la pisciculture intégrée

Pratiquée depuis plusieurs décennies déjà, la pêche traditionnelle est une activité de subsidence exercée par les populations villageoises dans les pays du bassin du Congo. Les produits issus de cette pratique constituent une véritable source de protéines animales pour les communautés qui s’y adonnent. Elle est pratiquée généralement durant la saison sèche, pendant les mois de janvier à février, période pendant laquelle, les activités agricoles sont en baisses et les cours d’eau sont au plus bas de leur niveau à cause de la sécheresse. Il existe plusieurs types de pêche traditionnelle : à la canne, à la nasse, au filet, au barrage. Ce dernier cas de figure est le plus pratiqué par les femmes et les jeunes. Pour ce faire, les villageois en petit groupe de cinq à dix personnes, organisent des parties de pêche. Elles durent un voir deux jours. La pratique consiste à identifier un cours d’eau s’étant déjà segmenté du fait de l’intensité de la sècheresse. Une fois cela, fait, il faut identifier la marre poissonneuse. Les plus riches en poison sont celles contenant encore assez d’eau. C’est alors que le nombre de personne dans le groupe devient important car plus la mare est grande, plus il faudra des efforts pour la vidanger. Un effectif important permettra de vider plus rapidement la marre de son eau. A tour de rôle, les membres du groupe se relais les passages de vidange. Une fois cela fait, les produits peuvent tout simplement être ramassés dans la vase boueuse à l’aide de paniers tissés spécialement à cet effet. Cette pratique a l’inconvénient qu’elle vide le cours de de tout son contenu, ainsi, crabes, silures, fretins, carpes, serpents, crocodiles sont pêchés. Cette pratique compromet ainsi la conservation de la biodiversité car en plus de prélever tous les êtres vivants retrouvés dans l’eau, les alevins de poissons sont également détruits car l’eau boueuse qui reste au terme de la partie de pêche est appauvrie en oxygène et ne favorise par la survie des alevins qui devraient assurer la pérennité de leur espèce.

Une approche bien meilleure serait aussi de promouvoir la pisciculture au sein des populations locales afin de leur donner les capacités de pouvoir élever par eux-mêmes les poissons dont ils ont besoin pour leur subsistance. La pisciculture ici désigne l’élevage de poissons d’eau douce dans des aquariums ou dans les étangs creusés à cet effet. L’Asie notamment la Chine serait ainsi le plus grand producteur de poissons élevés hors de leur milieu naturel avec une production d’environ 45% du marché mondiale. En Afrique, les pays tels Madagascar, la Cote d’Ivoire son des pionniers.

Lorsqu’il s’agit d’une production en étang, les alevins sont nourrit grâce à l’aliment conçu ou acheté par le pisciculteur ceci jusqu’à leur maturité. Ils se nourrissent également du phytoplancton retrouvé dans l’étang. Pour ceux élevés en cage ou dans les aquariums, ils sont nourris exclusivement à l’aliment apporté par le pisciculteur. L’avantage avec cette pratique est qu’on a un meilleur contrôle sur la production et les pêches sont programmées conformément à la demande. Cette pratique permet également un approvisionnement constant et régulier en poisson ce qui contribuer à réduire l’insuffisance alimentaire que connait le Cameroun et le monde entier. La pisciculture peut être associée à l’élevage ou l’agriculture. A ce moment, elle prend le nom de pisciculture intégrée. Elle consiste à associer à la pisciculture classique à l’élevage des poules, des canards, des lapins, ou à l’agriculture : le bananier, la canne à sucre ou les arbres fruitiers.

Dans le cas d’association de la pisciculture à la volaille, le poulailler est construit juste au-dessus de l’étang. Les fuyantes produites par les poules permettent de nourrir directement les poissons. Malheureusement cette pratique n’est pas promue et valorisée au sein des populations locales qui dépendent pourtant étroitement des ressources halieutiques. La vulgarisation de cette pratique sera plus que salutaire.